Chaine : France 2
Emission : Infrarouge
Ce mercredi 2 novembre, l’émission infrarouge sur France 2 diffusait “Algériennes en France: l’héritage”. Réalisé par Bouchera Azzouz et produit par Patrick Spica Production, le film met en lumière l’histoire franco-algérienne écrite au féminin.
On a laissé l’Histoire franco-algérienne être racontée au masculin sans prendre en compte l’immense part qu’avait pris les femmes. Comme les hommes, elles ont été témoins ou actrices de la guerre de libération en 1954 et de l’indépendance acquise en 1962. Leurs récits, longtemps restés dans l’ombre, sont aujourd’hui dévoilés grâce à la militante féministe et réalisatrice Bouchera Azzouz.
Djamila, Samia, Dalila et Fadila sont quatre femmes d’origine algérienne nées ou ayant grandi en France. Dans ce film percutant, elles ont décidé de revenir sur leur histoire familiale et personnelle. Ces quatre femmes se livrent et nous transportent dans un voyage au cœur de l’intime. Algériennes en France: l’héritage, c’est surtout des témoignages au féminin avec un prisme totalement inédit qui nous font redécouvrir l’Histoire franco-algérienne. Ainsi, Bouchera Azzouz a voulu faire passer un message résolument optimiste, de façon à placer le spectateur dans la vie de chacune des héroïnes. Entre vœux de justice, de vérité et d’égalité, ces femmes nous laissent un bouleversant message d’espoir qui ne les a jamais quittées.
Des histoires hors du commun
60 ans après l’indépendance de l’Algérie, Algériennes en France: l’héritage nous plonge dans le parcours de quatre femmes témoignant de l’histoire franco-algérienne. Djamila, 16 ans et à peine mariée, raconte son quotidien de militante FLN ( Front de libération nationale) fondé dans le but d’obtenir de la France l’indépendance de l’Algérie. Djamila va apprendre à devoir s’imposer dans un monde qui laisse peu de place aux femmes. Samia, quant à elle, a appris la lutte des classes, la justice et l’égalité aux côtés de son père. Elle a décidé de consacrer sa vie à sortir de l’oubli les évènements tragiques tels que les marches du 17 et 20 octobre 1961. Concernant Dalila, elle a quitté le camp harkis ou elle était enfermée avec ses parents jusqu’à l’âge de ses un an. Très discret sur son passé, son père ne lui a raconté que peu de choses de leur histoire. Elle va finalement décider de retracer le parcours de ses parents. Algériennes en France: l’héritage met enfin en scène un dernier portrait, celui de Fadila. Arrivée très jeune en France, elle part découvrir l’Algérie, à sa majorité, dans un élan d’utopie sociale.
Féministe, réalisatrice et essayiste, Bouchera Azzouz interrogent sur les questions d’identités, d’intégration et de citoyenneté à travers ses films et ses écrits. Elle a écrit et réalisé une série de quatre documentaires ainsi que deux livres explorant la genèse du féminisme populaire. Dans Algériennes en France: l’héritage, Bouchera Azzouz explore une approche inédite d’une partie de l’Histoire dont on pensait tout savoir. C’est un film résolument optimiste malgré le poids des évènements.