À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, France 2 diffusera “Meufs de (la) cité” le 8 mars en deuxième partie de soirée. Réalisé par Bouchera AZZOUZ, le documentaire “Meufs de (la) cité” raconte la vie des femmes dans les banlieues.
Dans son film, Bouchera AZZOUZ évoque non seulement les différences existantes entre l’intérieur et l’extérieur des cités mais également celles, entres les hommes et les femmes. Le film est construit autour de récits croisés qui mettent en avant des réalités complexes, des luttes essentielles, des prises de conscience, pour s’émanciper. Militante féministe, Bouchera AZZOUZ interroge, une nouvelle fois dans son film, sur la question de l’identité, l’intégration, la citoyenneté, autant que des luttes systémiques pour l’égalité et l’émancipation des femmes. En cette journée de droit internationale des femmes, une belle occasion de voir ou revoir “Meufs de (la) cité”, un documentaire porteur d’un féminisme “populaire”, un féminisme d’urgence.
Camilya est de la cité du Luth à Gennevilliers, Sarah, Imane et Kamba sont du quartier de Mont-Conseil à Corbeil-Essonnes, en banlieue parisienne. Elles sont la 3ème génération issue de l’immigration mais elles se définissent comme des meufs de cité, comme pour revendiquer une identité propre, une origine territoriale plutôt qu’ ethnique qui dit une autre réalité, celles des luttes spécifiques, communes à toutes les filles de cité, pour s’imposer autant qu’exister.
Camilya a 29 ans, originaire de la cité du Luth à Gennevilliers, élève modèle autant que fille modèle, elle réussit un parcours sans faute. Tout ce qui meut Camilya, c’est cette complexe question identitaire, parfois philosophique, qui suis-je ?. Entre héritage culturel et familial, Camilya à l’approche de ses 30 ans doit faire des choix, quitter le cocon familial sans être mariée et quitter la cité. Plus au sud de Paris, à Corbeil-Essonnes, trois amies, Sarah, Imane et Kamba, jeunes adolescentes, vivent la cité au quotidien. Quand on est une meuf de cité, on apprend vite les règles, soigner son image, sa réputation, échapper aux rumeurs, exister, s’imposer, contourner les difficultés ou les affronter. Chacune à sa manière. Pour Sarah il s’agit de se créer sa carapace, faire profil bas et tracer sa route, Kamba c’est la grande sœur qui tente de soutenir les garçons de sa bande pour les empêcher de glisser, Imane a choisi le voile, pour se recentrer sur elle et s’extraire du groupe, pour mieux réussir.