fbpx

Focus : la presse en parle “Patrick Spica : se diversifier pour mieux se réinventer”

Focus : la presse en parle “Patrick Spica : se diversifier pour mieux se réinventer”

Focus sur un producteur “Satellifacts Magazine avec le producteur Patrick Spica : se diversifier pour mieux se réinventer. 

Première série documentaire feuilletonnante de Patrick Spica Productions, Omerta confirme l’éclectisme revendiqué par la société qui fête cette année ses 20 ans d’activité. A l’avenir, son fondateur va poursuivre dans le format sériel et il entend se développer à l’international, tout en consolidant l’activité de magazines et de documentaires unitaires.

C’est un travail de très longue haleine que la diffusion d’Omerta (4 x 52’) est venue boucler les vendredis 19 et 26 mai,
sur Canal+ Docs, à 20h55. La série documentaire de Franck Guérin, disponible en replay, aura nécessité trois ans de production, entre le temps nécessaire à l’enquête sur le sujet sensible du gang criminel de la Brise de mer, né à Bastia à la fin des années 1980, et celui passé à convaincre certains témoins de parler, en particulier des anciens voyous avec qui les entretiens ont parfois été reportés durant des mois.

“La particularité est que nous voulions faire le récit de cette histoire du grand banditisme de l’intérieur, et dans son intégralité, sur trente ans, ce qui étrangement n’avait jamais été fait “, retrace Patrick Spica, producteur de la série via Patrick Spica Productions. Les quatre épisodes offrent une plongée inédite au cœur de ce groupe mafieux, nourrie par de nombreuses archives comprenant des “documents rares”, ainsi que des reconstitutions sous forme d’incarnations, c’est-à-dire sans dialogues. Ce procédé, moins appuyé que les scènes de fiction parlées auxquelles les documentaristes ont généralement recours, a ouvert la société à des nouveaux métiers : accessoiristes, régisseurs, castings de comédiens… La fiction est d’ailleurs l’un des axes de développement poursuivi, à travers des projets déclinés de documentaires du catalogue que Patrick Spica envisage de monter en coproduction avec une société spécialisée dans le genre, pour l’instant.

Création documentaire de Canal+ Docs diffusée les 19 et 26 mai, Omerta raconte pour la première fois l’épopée du gang de la Brise de mer. La série de Franck Guérin s’est hissée en tête des contenus documentaires les plus regardés sur myCanal le week-end de son lancement. Photo © Jeff Maunoury/Canal+

Omerta, première série documentaire feuilletonnante de Patrick Spica Productions, est “symbolique pour nous”, pointe son artisan. “Elle est l’illustration d’un nouveau pari réussi” qui concrétise l’objectif de la structure de se déployer sur les séries documentaires, tout en consolidant son activité sur les magazines et sur les documentaires unitaires produits jusqu’ici. De nouveaux projets sériels sont en discussion, à la fois avec Canal+ et avec plusieurs plateformes, autour de grandes affaires criminelles “de sang mais aussi d’arnaques”, avance le producteur, sans plus de détails, pour des raisons de concurrence.

L’un des autres chantiers initiés ces dernières années concerne la diversification sur le numérique, à travers des contenus issus du catalogue maison ou bien nouvellement créés, essentiellement des formats courts de 3 à 15 minutes d’actualité (les manifestations contre la réforme des retraites) ou relevant de champs plus ludiques (la Foire du Trône…). Dans ce cadre a été créée une chaîne FAST (pour free ad-supported television, c’est-à-dire gratuite financée par la publicité). Siglée Reportages by Spica Life, elle est disponible dans le bouquet Samsung TV Plus du constructeur Samsung. Une chaîne en AVOD (gratuite avec de la publicité également), Spica Life, a aussi été lancée sur les réseaux sociaux, dont YouTube où elle fédère 654 K abonnés et 374 millions de vidéos vues, à date, avec une offre “100 % reportages et documentaires”. “Certaines vidéos font à elles seules jusqu’à 7 millions de vues”, se félicite Patrick Spica. Cette activité, opérée par une équipe dédiée qui réunit aujourd’hui six personnes, génère un “revenu complémentaire important qui contribue au bénéfice de la société et participe à la rentabilité”, décrit-il. Les recettes du digital “permettent d’assurer la pérennité des productions, de plus en plus coûteuses, avec l’inflation, et de pouvoir financer des projets au long cours comme Omerta. On est dans un secteur en partie sous-financé, donc il faut se réinventer “, commente le producteur.

Le numérique est destiné à grandir encore. Des “partenariats avec d’autres réseaux sociaux” sont en cours de développement et “on accélère les cadences en termes de fabrication de contenus”, mentionne Patrick Spica, évoquant la création de nouvelles chaînes. L’ambition porte en outre sur l’internationalisation de ces offres, ce qui induira un changement d’échelle considérable en nombre d’utilisateurs. A ce stade, ce déploiement passe par des moyens techniques de traduction (utilisation d’une voix off, sous-titrage en 20 langues…) et en s’appuyant sur des choix de sujets avec des thèmes universels. La diffusion sur les réseaux américains est particulièrement visée.

La dimension internationale est aussi un objectif recherché pour les programmes linéaires, par le biais de coproductions avec l’étranger, lorsque la thématique s’y prête. Pour l’heure, de nombreuses productions sont en cours de fabrication, centrées sur le marché hexagonal. Le carnet de commandes comprend plusieurs documentaires destinés aux magazines de M6 Capital ou Enquête exclusive, cet été, ainsi que plusieurs séries documentaires sur des sujets qui témoignent de l’éclectisme revendiqué par Patrick Spica Productions : les Gitans et le métier de routier pour RMC Story ou encore les anges gardiens de l’autoroute sur C8. Pour cette dernière, la société produit également La Folie du camping-car sur C8, une collection lancée en juin dernier dont quatre épisodes inédits sont en cours de diffusion et six autres actuellement en production. Des projets sont par ailleurs discutés avec France Télévisions, notamment, “pour des unitaires et du magazine” après deux documentaires sur Coluche et sur Grace Kelly.

Documentaire réalisé par Serge de Sampigny, Elle s’appelait Grace Kelly a été coproduit avec Electron Libre et diffusé sur France 3. Photo © DR

L’entreprise fête cette année ses 20 ans d’activité, dans une période favorable. Outre plusieurs récompenses dans les festivals, la saison passée s’est distinguée par plusieurs records d’audience de ses programmes. Patrick Spica y voit “une reconnaissance du travail des équipes”. S’il dit la “surprise d’être toujours là”, après avoir débuté tout seul dans un bureau de 2 mètres carrés, celui qui fut durant vingt-cinq ans journaliste, et réalisateur, souligne‑t‑il, est toujours aussi “gourmand d’information”. “La fibre est là, intacte”, constate le dirigeant. Son vœu pour l’avenir ? Continuer à ajouter de nouvelles cordes dans et hors de l’Hexagone, tout en préservant l’existant.

Il annonce d’ailleurs la création d’une nouvelle filiale. Aux côtés de Patrick Spica Productions, la doyenne, Patrick Spica Presse, l’agence pour le reportage, et d’Alma Média, pour la postproduction, la holding Patrick Spica Communication compte depuis le mois de mars Les Films d’Alma et Louis. La structure, baptisée des prénoms des enfants de son fondateur, est destinée à abriter les documentaires d’auteur, les “nouvelles formes de récit” singulières, dans la veine de Meufs de (la) cité de Bouchera Azzouz, produit par Patrick Spica Productions pour la case Infrarouge de France 2. Elle a aussi vocation à porter les futurs projets de fiction, au sein du groupe qui, sur l’exercice 2022-2023 devrait réaliser l’un des meilleurs chiffres d’affaires de son histoire.

Satellifacts Magazine – par Emmanuelle Miquet – 05/06/2023