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cette émission
synopsis
C’est une dérive qui prend de l’ampleur dans toutes les grandes villes de France. Pour s’éviter les kilomètres à vélo tout en gagnant de l’argent, des auto-entrepreneurs peu scrupuleux ont flairé la bonne affaire : inscrits sur les plateformes de livraisons de repas comme Deliveroo, Glovo ou UberEats, ils sous-louent les identifiants de leurs comptes à des sans-papiers pour qu’ils pédalent à leur place. En contrepartie, ils prélèvent entre 30% et 50 % de leurs gains. Car pour s’inscrire sur ces plateformes, il faut disposer d’une autorisation de travail et donc de papiers d’identité en règle. Ces « sous-traitances » se scellent par le biais de petites annonces sur réseaux sociaux. En quelques secondes sur Facebook, on peut trouver ce type de publication : Amadou fait partie de ces coursiers clandestins qui travaillent pour le compte d’un auto-entrepreneur inscrit sur la plateforme. Depuis trois mois, il écume les rues de Paris pour livrer des repas Uber Eats. « Je pédale comme un fou pour 150 euros en liquide par semaine. Mais je préfère être exploité plutôt que mendier ou voler ", dit-il. Le titulaire du compte, lui, encaisse 100 euros tranquillement tout en restant chez lui. Pire, certains migrants ne voient jamais la couleur de leurs gains. Il arrive que le titulaire d’un compte prétexte que sa carte a été « avalée » pour empocher tout l’argent. Et pas question pour le cycliste clandestin d'aller aux prud’hommes… Nous allons entrer en contact avec ces auto-entrepreneurs qui peuvent gagner jusqu’à 1000 euros par mois grâce au travail de ces sans-papiers. De leur côté, les entreprises de livraisons de repas semblent fermer les yeux sur ce phénomène répandu… Nous irons les interroger. Immersion dans l’univers opaque des coursiers à vélo, enquête sur une exploitation de la misère version 2.0.