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cette émission
synopsis
Ils sont réquisitionnés tous les deux alors qu’ils voulaient protéger leurs enfants. Elodie, 32 ans, vit du matin au soir, la peur au ventre. Dans son service de dialyse, où elle est aide-soignante, sur les 18 patients dont elle a la charge, 3 sont atteints du Covid-19. Parmi ses 4 collègues, une manque déjà à l'appel : dernièrement, elle toussait beaucoup et avait de la fièvre. Toutes dans le service, attendent avec appréhension les résultats de son test au coronavirus. Avec cette menace qui plane partout, et ces drames qui se rapprochent et semblent de plus en plus la cerner, c’est une angoisse poisseuse qui étreint Elodie: « Avant-hier, j'ai passé la pire journée de ma vie ». L’un de ses patients atteint du coronavirus est entré en détresse respiratoire. Il a fallu l'intuber au plus vite. Seulement voilà, Elodie et ses collègues n'avaient pas de quoi se protéger : son service est en pénurie de masques, de charlottes, de gels hydro-alcoolique, ils n'ont plus rien ! « Je ne pouvais pas le laisser mourir. Alors on a fait ce qu'on avait à faire ! » Malheureusement, le patient n'a pas survécu. Deux heures plus tard, l’homme était mort. Sans que sa famille ait pu le revoir, et sans enterrement possible. Une autre charge psychologique dure à admettre.Alors Elodie essaie de tenir le coup mais en vérité, elle est de plus en plus terrorisée : elle a peur d'être déjà contaminée et de contaminer à son tour ses collègues. Mais aussi ses proches. Elodie vit avec son mari et ses deux petits garçons âgés de 3 et 6 ans. Après une journée harassante de 12 heures, lorsqu'elle rentre le soir, elle n'a qu'une envie : serrer ses enfants dans ses bras mais depuis huit jours maintenant, elle ne les a pas touchés. Romain, son mari veille à ce qu'elle prenne bien une douche dès qu'elle rentre et instaure même une distance de sécurité : il sait de quoi est capable ce virus, lui même est infirmier chirurgien dans la même clinique qu'elle ! Jusqu'à présent, il gardait les garçons à la maison, mais l'ordre vient de tomber : à partir de ce mercredi, la clinique réquisitionne tout le personnel, y compris lui. Le couple n'a désormais plus d'autres choix. Il faut vite emmener leurs enfants chez les grands-parents. A 600 kms. Un départ qui aura lieu demain matin « Un au revoir qui va me déchirer le cœur, je ne sais pas si mon mari et moi, nous sortirons indemnes de tout ça et aujourd'hui mon vœu le plus cher, est de pouvoir faire un simple bisou à mes enfants quand je les reverrai. Ce sera le signe que je n'aurai pas été contaminé par cette saleté de virus. »